vendredi 17 novembre 2017



 

Philippe Meirieu « L’école et les parents – la grande explication », Plon, 2000.

Philippe Meirieu est professeur en sciences de l’éducation à l’Université de Lyon. C’est un spécialiste reconnu de la pédagogie, l’une des grandes voix du débat public sur l’éducation en France.

Dans la première partie du livre, Philippe Meirieu développe l’idée qu'il est nécessaire de rendre compatibles les intérêts individuels et le bien commun, d’entreprendre un travail d’institutionnalisation de l’école,  de construire un pacte scolaire qui « contienne » les revendications réciproques dans le cadre d’une adhésion à des règles collectives de fonctionnement.

Dans une seconde partie, la parole est donnée aux acteurs du systèmes éducatif (professeurs d’Université pour la plupart) dans le but de faire avancer la réflexion collective. Il s’agit de dédramatiser les rapports conflictuels école / parents, en combattant un certain nombre d'idées erronées très répandues, telles que :
« C’était mieux avant ! » : François Dubet, Professeur d’Université rappelle à ce sujet quelques vérités historiques : si l’école de la République a eu le mérite de former des citoyens français (constitution d’une culture commune, ouverture des esprits), il existait bien un enseignement à deux vitesses jusqu’à la fin des années 60. Néanmoins, cette école n’était pas contestée car elle était identifiée à la nation. Elle représentait la seule possibilité d’ouverture à une culture plus large que celle de la famille, du village dans un monde pauvre en moyens de communication et en médias. Puis l’école s’est transformée dans le sens de pouvoir offrir les mêmes chances à tous, avec le concept d’égalité pour que l’école républicaine devienne un réel outil de justice sociale, transformation sous-tendue la demande généralisée d’éducation. 

« Ça coute trop cher pour pas grand-chose ! »: Jean-Jacques Paul, économiste et professeur d’université démontre que si les dépenses liées à l’éducation ont connu une forte croissance en deux siècles, le niveau de formation de la population française s’est considérablement accru. Les diplômes d’enseignement supérieur protègent du chômage et l’école, même si elle a des progrès à faire, n’est pas « une usine à chômeurs ». 

Jean-Michel Zakhartchouk, professeur de lettres, s’attaque quant à lui à l’idée selon laquelle « il n’y a plus que la télé et les jeux vidéo ».  Il est nécessaire de continuer à enseigner la grande culture en établissant des ponts entre les grandes œuvres et les pratiques culturelles les plus répandues car les barrières sont moins rigides qu’on ne le croit entre les différentes formes culturelles. Pour mener à bien ce projet il importe de recourir à des dispositifs pédagogiques spécifiques afin de « créer des conditions favorables à ce qui peut conduire à l’admiration » car la littérature est en capacité de résonner au plus profond des interrogations des élèves. L’école et les parents ont un rôle à jouer. 

Quels liens peut-on faire avec la deuxième épreuve du concours ? cette seconde épreuve étant relative à une question éducative particulière par apport à laquelle il s’agit de se positionner en tant que Psy-EN, nous permet d’avoir conscience que l’école et aussi la situation présentée se trouvent dans un contexte sociétal particulier. Il nous permet aussi d’acquérir des capacités à identifier les facteurs sociaux à l’œuvre dans les inégalités de parcours. Des connaissances aussi utiles dans le dialogue avec les parents, les adultes autour de l’adolescent et des connaissances concernant le développement psychologique, au regard du contexte culturel. 

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