Philippe Meirieu « L’école et les parents – la grande explication »,
Plon, 2000.
Philippe Meirieu est professeur en sciences de l’éducation à
l’Université de Lyon. C’est un spécialiste reconnu de la pédagogie, l’une des
grandes voix du débat public sur l’éducation en France.
Dans la première partie du livre, Philippe Meirieu développe l’idée qu'il est nécessaire de rendre compatibles les intérêts individuels et le
bien commun, d’entreprendre un travail d’institutionnalisation de l’école, de construire un pacte scolaire qui « contienne » les revendications réciproques dans le cadre
d’une adhésion à des règles collectives de fonctionnement.
Dans une seconde partie, la parole est donnée aux acteurs du systèmes éducatif (professeurs d’Université pour la
plupart) dans le but de faire avancer
la réflexion collective. Il s’agit de dédramatiser
les rapports conflictuels école / parents, en combattant un certain nombre
d'idées erronées très répandues, telles que :
« C’était mieux
avant ! » : François Dubet, Professeur d’Université rappelle à ce
sujet quelques vérités historiques : si l’école de la République a eu le
mérite de former des citoyens français (constitution d’une culture commune,
ouverture des esprits), il existait bien un enseignement à deux vitesses
jusqu’à la fin des années 60. Néanmoins, cette école n’était pas contestée car
elle était identifiée à la nation. Elle représentait la seule possibilité
d’ouverture à une culture plus large que celle de la famille, du village dans
un monde pauvre en moyens de communication et en médias. Puis l’école s’est
transformée dans le sens de pouvoir offrir les mêmes chances à tous, avec le
concept d’égalité pour que l’école républicaine devienne un réel outil de
justice sociale, transformation sous-tendue la demande généralisée d’éducation.
« Ça coute trop cher pour pas
grand-chose ! »: Jean-Jacques Paul, économiste et professeur
d’université démontre que si les dépenses liées à l’éducation ont connu une
forte croissance en deux siècles, le niveau de formation de la population
française s’est considérablement accru. Les diplômes d’enseignement supérieur
protègent du chômage et l’école, même si elle a des progrès à faire, n’est pas « une
usine à chômeurs ».
Jean-Michel Zakhartchouk,
professeur de lettres, s’attaque quant à lui à l’idée selon laquelle « il n’y a plus que la télé et les jeux vidéo ». Il est nécessaire de continuer à enseigner la grande culture en établissant des
ponts entre les grandes œuvres et les pratiques culturelles les plus répandues
car les barrières sont moins rigides qu’on ne le croit entre les différentes
formes culturelles. Pour mener à bien ce projet il importe de recourir à des
dispositifs pédagogiques spécifiques afin de « créer des conditions favorables à ce qui peut conduire à
l’admiration » car la littérature est en capacité de résonner au plus
profond des interrogations des élèves. L’école et les parents ont un rôle à
jouer.
Quels liens peut-on faire avec la deuxième épreuve du concours ?
cette seconde épreuve étant relative à une question éducative particulière par
apport à laquelle il s’agit de se positionner en tant que Psy-EN, nous
permet d’avoir conscience que l’école et aussi la situation présentée se
trouvent dans un contexte sociétal particulier. Il nous permet aussi d’acquérir
des capacités à identifier les facteurs sociaux à l’œuvre dans les inégalités
de parcours. Des connaissances aussi utiles dans le dialogue avec les parents,
les adultes autour de l’adolescent et des connaissances concernant le
développement psychologique, au regard du contexte culturel.
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