jeudi 2 janvier 2020

Synthèse d'un article paru dans le n°320 de la revue Sciences Humaines (décembre 2019), intitulé "Adolescence, le chaos émotionnel". 

Cet article qui porte sur la question de la fragilité psychique et émotionnelle des ados et plus particulièrement sur la crise "borderline", est intéressant car il souligne que ce trouble, qui touche 10% des adolescents (contre 2% des adultes), est le plus souvent passager, lié à cette période de transition qu'est l'adolescence. 

Le trouble "borderline", que l'on peut traduire par "limite" désigne des patients qui tantôt semblent en bonne santé mentale et tantôt "au bord de la folie", d'où le terme utilisé pour le désigner. Le patient est susceptible de basculer à certains moments dans un état semblable à la psychose (perte de contact avec la réalité, troubles de la relation). Ce trouble est marqué par une dérégulation émotionnelle (accès de colère, hypersensibilité, sentiment de vide).

Il est important de noter que seulement moins d'un tiers des adolescents diagnostiqués borderline le sont encore deux ans après. Les symptômes ne sont donc pas nécessairement reliés à une structure de personnalité borderline. Il est rappelé que l'adolescence est une période de transition et que la personnalité y est rarement figée. "La classification internationale des maladies ou CIM-10 ne reconnaît aucun trouble de personnalité avant 18 ans" précise l'article. Il convient donc de parler plutôt de "crise borderline", avec des symptômes qui ne durent pas.

La dérégulation émotionnelle s'explique par les transformations du cerveau à l'oeuvre à cet âge: "Entre 12 et 24 ans, le cortex préfrontal (responsable du contrôle des émotions et de l'empathie) est un véritable chantier". Il faut ajouter à cela les changements propres à l’adolescence: puberté, émancipation des figures parentales...

Pour surmonter la crise il est rappelé le rôle primordial des parents : la qualité du lien ainsi que la capacités de ces adultes de réguler leurs propres émotions. La psychologie positive souligne quant à elle l'importance d'aider les ados à apprendre à identifier leurs émotions et à déterminer ce qui est vraiment important dans leur vie par une prise de conscience émotionnelle.

En conclusion, il est rappelé que l'adolescence est un période de fragilité et de construction identitaire. Il importe notamment de prendre en compte l'immaturité cérébrale qui précède l'âge adulte. Pour l'entourage, cela implique patience et compréhension.  

Par Marie R.

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