"Le Trouble de l'Attention"
article paru dans Sciences Humaines n°306
Rédigé par Gabriel WAHL, pédopsychiatre et psychiatre
Synthèse de l'article, points d'intérêt selon moi :
Quels sont les symptômes?
L'auteur rappelle qu'il y a trois symptômes : inattention, agitation, impulsivité. D'un enfant à l'autre, les tableaux cliniques diffèrent: l'un ou l'autre des symptômes prédomine. Le diagnostic se fonde sur la présence des symptômes mais également sur leur permanence (depuis toujours, quel que soit le contexte) et sur leur intensité dommageable. L'auteur nous rappelle par ailleurs que c'est l'inattention et non l’hyperactivité qui fonde le diagnostic d'où le terme TDA / H (avec ou sans H).
*l'inattention: l'enfant est distrait, rêveur, tête en l'air. ...
*l'agitation: l'enfant semble remuer et gigoter sans fin. Il ne peut réfréner cette agitation malgré ses efforts. ...
*l'impulsivité: se manifeste par de l'impatience et de la précipitation. ...
A l'adolescence, l'agitation physique s'atténue voire disparaît mais le déficit d'attention et l’impulsivité se maintiennent. Ils acceptent moins de se soumettre à l'autorité. Si le diagnostic n'est pas connu, il existe un risque réciproque d'incompréhension avec les parents, les enseignants.
Quelles sont les causes?
L'auteur stipule que la génétique exerce son influence, chiffres à l'appui, notamment que la prévalence du trouble est de 5% dans la population générale tandis qu'elle est de 25% pour les apparentés du premier degré (parents / enfants) et de 60 à 100% chez les jumeaux homozygotes.
Il rappelle par ailleurs l'influence des particularités néonatalogiques : prématurité, dysmaturité, hypoxie néonatale qui augmentent la prévalence à 35%.
L'auteur stipule enfin la moindre influence des adversités psychologiques, citant une étude suédoise ayant porté sur 500 familles distinguées en 3 groupes selon le degré des adversités psychologiques rencontrées : la prévalence est restée à peu près identique pour les trois groupes.
L'auteur en conclue qu'il importe de pas rechercher prioritairement une explication éducative ou affective à la survenue du TDA / H.
Quelles conséquences sur la scolarité?
A l'école primaire : le THA / H peut faire échouer certains enfants dès le CP. Pourtant, ce trouble est alors rarement identifié: les difficultés sont attribuées à d'autres causes (immaturité notamment puis manque de motivation). Il faut parfois attendre de longues années avant que l'hypothèse d'un trouble ne soit posée. L'enfant peut être constamment grondé, puni par les enseignants et/ou par les parents.
Au collège ou au lycée: on observe généralement une chute des résultats. L'auteur souligne, à sa façon, l'importance du diagnostic : "Si les psychologues et les psychiatres ne se précipitent pas sur l'ubiquitaire crise d'adolescence, on peut alors espérer un peu de perspicacité diagnostique."
Quels remèdes ?
L'auteur développe ici son point de vue concernant la prise en charge du TDA / H. Dans le débat "opposant" la prise en charge thérapeutique et la prise en charge médicamenteuse, il faudrait nuancer selon lui en retenant que "les médicaments ont pour ambition de maîtriser les symptômes premiers de l'hyperactivité pendant que les psychothérapies s'occupent préférentiellement des conséquences affectives et sociales".
Concernant la prise en charge médicamenteuse, l'auteur rappelle que le principe actif, le méthylphénidate, agit par une stimulation de la dopamine au niveau cérébral. Il stipule par ailleurs que ce médicament est utilisé depuis plus de 50 ans dans plus de 80 pays :"Ce devrait être suffisant pour lever toutes les craintes ou, à tout le moins, ne pas s'opposer à un essai de ce médicament lorsque, par exemple, un enfant TDA / H pour lequel "tout a été essayé" se trouve toujours confronté à un échec scolaire."
L'auteur développe ensuite la question de l'évolution du trouble à l'âge adulte et les risques encourus (instabilité professionnelle et sentimentale, risques de conflictualité et de comportements délictueux, dépression...) qui semblent indiquer que le TDA /H pendant l'enfance fragilise la personnalité pour toute la vie. Il signale qu'en France, le taux d'adultes TDA/H sous traitement est insignifiant, à peine plus d'un sur mille.
Enfin, l'auteur souligne les difficultés de diagnostic en France, notamment le temps d'attente pour un diagnostic qui va de 6 mois à un an. Le TDA/H semble donc encore trop peu reconnu et diagnostiqué.
Par Marie R.
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